Le footballeur nigérien Moussa Maâzou

Publié le par Yahoo Sport

Moussa Maazou, porte-drapeau du Niger en finale de la coupe de France

Coupe de France : Moussa Maazou,

un Nigérien au Stade de France

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Sport
Jeudi 29 Avril 2010 10:24

Si tout va bien pour Moussa Maazou, le drapeau

du Niger flottera samedi soir sur le Stade de

après la finale de Coupe entre Monaco et le Paris

 Saint-Germain.

 Maazou, natif de Niamey, s'est révélé dans le

 club de la principauté  dans le rôle du joker de luxe,

 marquant des buts décisifs contre Bordeaux,

Sochaux et Lens pour permettre à l'ASM de jouer

 la finale. Il pourrait récidiver à Saint-Denis

 samedi si Guy Lacombe se sert encore de son

culot et de sa pointe de vitesse

(moins de 11 secondes sur 100 mètres)

pour redonner des couleurs à Monaco.


"Si le coach me fait rentrer, même peu de

temps, je ferai tout pour marquer", a dit

l'attaquant dans une interview  accordée

 à Reuters.

Trop content de jouer dans un club longtemps

fréquenté par son idole Emmanuel Adebayor,

Moussa Maazou, qui est âgé  de 21 ans, ne

se plaint pas. "C'est mon rêve de faire une

carrière comme la sienne, le choix de Monaco

était pour moi donc logique puisque ce club a

toujours eu de grands attaquants", dit-il.

En janvier, il accepte de se faire prêter

par le CSKA Moscou, où il est arrivé un an

auparavant en provenance de Lokeren

après avoir été repéré par Zico.

Le Brésilien parti, rien ne le retenait

en Russie.

DES BATTERIES EN GUISE DE POTEAUX

Depuis son départ du Niger, il garde des

 souvenirs du pays. "Mon père était pauvre

mais il s'est battu pour qu'on puisse

 toujours avoir le nécessaire à la maison",

 raconte-t-il.

"J'ai travaillé un peu avec lui comme mécanicien

 à son garage mais j'avais toujours le ballon sous

le bras et avec mon frère  au garage on mettait

des batteries en guise de buts et on jouait.

En fait, tout ce que j'ai appris en mécanique

c'est monter un pneu  et changer les batteries",

 ajoute-t-il en riant.

Quand il a dix ans, son frère joue en équipe

 nationale et la plupart des internationaux nigériens

passent du temps à la maison.

Sa mère finit par se rendre à l'évidence.

"Elle voulait que je continue  l'école, un jour

elle est venue me voir jouer, pour voir si je faisais bien

mon travail", raconte-t-il. "Elle a compris que c'est ce

que je voulais et elle n'a cessé depuis de me soutenir,

de m'encourager."

En janvier, sa mère meurt.

"Avant de partir elle a dit des choses pour moi qui sont

un soutien quotidien, c'est pour elle que je joue désormais,

c'est à elle que je  pense tout le temps car je sais qu'elle

 prie pour moi à chaque match", dit-il .

C'est fort de son soutien qu'il s'est investi encore plus

au fil des  jours et des années au club de ses débuts,

Niamey, pour lequel il a marqué 38 buts entre 2005 et

2007.

Parti à Lokeren pour devenir un produit de la filière belge

comme de nombreux Africains, Maazou est appelé en

équipe nationale pour un  match contre l'Ouganda en

2008.

"C'est une fierté pour moi", résume-t-il.

LE NIGER AU STADE DE FRANCE

Zico remplacé au CSKA, Maazou veut quitter

club qui ne l'aligne  pas en Ligue des champions.

Direction Monaco, où il montre l'étendue de ses

qualités, notamment en Coupe de  France.

Il marque à Bordeaux (2-0) en huitième de finale,

 le but de la victoire 4-3 après prolongations contre

Sochaux et, encore  en prolongation, le but de la

qualification lors de la demi-finale contre Lens (1-0).

Maazou rêve de jouer le même rôle samedi au

Stade de France. "Pour le club, pour moi et pour mon

pays aussi parce qu'il  m'est cher et qu'il y a tant à

faire car c'est le pays le plus pauvre au monde", dit-il.

Maazou s'investit dans l'association "Atcha", qui fait

en sorte que  les enfants de Niamey puissent acquérir

une éducation par le sport. "Quand j'arrêterai le foot,

je m'investirai dans l'humanitaire", ajoute-t-il.

Samedi soir, il pensera à ces enfants, à sa mère,

son grand frère David "qui a beaucoup fait pour lui"

et au président de la Fédération de football,

Djibrilla Hima, dit Pelé.

"Lui aussi a beaucoup fait pour moi", insiste Maazou,

 qui lâche aussi un mot au public du Niger.

Je sais qu'ils se passionnent pour cette finale", dit-il.

Maazou apportera au Stade de France le drapeau

son pays. "Pour le brandir si on gagne et aussi pour

qu'on voie comment il est, et qu'on comprenne

le Niger, ancienne colonie française, ce n'est

le Nigéria", dit-il.

Edité par Julien Prétot

29 avril 2010
publié le 29
avril 2010

Source :
http://fr.sports.yahoo.com/29042010/81/29042010095826.html

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